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Guitare électrique

Tout savoir sur les micros de guitare électrique

Tout savoir sur les micros de guitare électrique
Posté le 11 mai 2023
par Sébastien

LES BASES

Un micro magnétique peut être considéré comme la voix de la lutherie. Il convertit les vibrations des cordes et la résonance des bois en signal électrique qui est envoyé vers votre amplificateur.

Un micro guitare électro-magnétique est constitué d'un ou plusieurs aimants entouré(s) de fil de cuivre isolé. Selon l’alliage métallique utilisé (les plus courants sont l’AlNiCo - aluminium-nickel-cobalt - et la céramique), l’aimant génère un volume de sortie et un équilibre de fréquences différents.

L'épaisseur du fil de cuivre et le nombre de tours appliqués vont également impacter le caractère du micro.

POUR LA PETITE HISTOIRE

Le premier capteur est imaginé dans les années 1920 par George Beauchamp et Paul Barth : un dispositif simple composé d’une paire d’aimants en forme de fer à cheval enserrant une bobine, le tout entourant les cordes de l’instrument. Comme souvent, Gibson prend les devants en étant la première compagnie à commercialiser à grande échelle un micro électro-magnétique (simple bobinage). Connu sous l'appellation The Bar, il équipe initialement des Hawaiian Lap Steel Guitars. En 1936 il est installé sur l'ES-150 puis en 1938 sur des Banjos. Adoubé par Charlie Christian, le micro est rebaptisé du nom du légendaire guitariste de Jazz.

Dans les années 50's, Ted McCarty (président de Gibson de 1950 à 1966), collabore avec Walt Fuller et Seth Lover pour élaborer un nouveau micro capable de pallier aux imperfections des modèles à simple bobine, bruyants du fait de leur sensibilité aux interférences électriques. Le brevet du premier micro dit "Humbucker" est déposé en 1955. Grâce à ses deux bobines indépendantes bobinées dans des directions inverses, plus de “Hum”, plus de bourdonnement. En prime d’éliminer les bruits parasites, il génère des sonorités plus épaisses, chaleureuses et saturées. The rest is history !

CE QU'IL FAUT SAVOIR

Pour quelles raisons changer les micros d’usine de mon instrument ?

Deux cas de figures :
- vous avez fait l’acquisition d’un instrument entrée/milieu de gamme et souhaitez améliorer ses performances
- vous possédez une guitare de qualité mais aimeriez modifier son tempérament

Alors… simple bobinage, humbucker ou les deux mon capitaine ?

Selon vos goûts et besoins musicaux, vous pourrez donc opter pour l’un ou l’autre, ou pour une combinaison des deux. Chaque modèle offre des caractéristiques distinctes, et possède son propre charme.

De part son tempérament cristallin et tonique, le simple bobinage (single-coil) est idéal pour les sonorités claires ou modérément distordues (Pop-Rock, Reggae, Funk, Rock Indie/Alternatif, Vintage Blues).

Le double bobinage est la référence pour obtenir des saturations généreuses, étoffées, chaleureuses. Il a par conséquent la faveur des guitaristes Classic Rock 70’s, Hard-Rock et Metal. Son côté plus velouté, moins incisif, peut aussi donner d’excellents résultats dans les contextes Blues ou Jazz (notamment avec un humbucker en position manche sur une lutherie de type demi-caisse).

Il existe également des modèles alternatifs pouvant satisfaire certaines attentes spécifiques :

- Si vous cherchez un son plus rond et silencieux que celui généré par les micros de votre Fender Stratocaster, mais ne souhaitez pas transformer cette dernière (changement de la plaque pickguard, modification de la cavité), la plupart des marques proposent des “Stack”. Ce sont des micros double bobinage dont les bobines sont superposées au lieu d’être alignées, Leur grain n’est pas exactement celui d’un humbucking traditionnel mais c’est une excellente solution de compromis

- Si inversement vous souhaitez monter votre Les Paul avec un single-coil, c’est possible sans transformation, par exemple avec un Seymour Duncan Phat-Cat (micro simple installé dans un capot au format double)

- Vous avez un problème avec le ronflement du micro simple mais n’aimez pas le son du double ! Pensez aux modèles “Noiseless” qui sont de simples bobinages dotés d’un système de suppression de bruit de fonds. Les premières versions n’étaient pas appréciées pour un côté synthétique, mais de grands progrès ont été réalisés et Fender avec ses Vintage Noiseless fait l’unanimité

- La subtilité d’un micro simple avec la chaleur d’un humbucker ça existe ? Affirmatif avec l’intemporel P-90 de Gibson décliné à l’envi par de nombreuses marques. Nous l’adorons !

- Besoin d’un sustain sans limite ? Le Sustainer Fernandes est incontournable. Ce dispositif actif au format humbucker permet de tenir la note à l’infini (un peu comme un EBow)

- Coil-split ? une autre façon de démultiplier les options. Sous réserve que le micro soit pourvu de quatre conducteurs, vous pourrez câbler les bobines d’un humbucking en série, parallèle, ou de court-circuiter l’une ou l’autre

- Coil-tap ? Certains single-coils sont pourvus d’une bobine secondaire qu’il est possible d’engager ou désengager (par l’intermédiaire d’un mini switch ou d’un potentiomètre push-pull). Ce système sera bien utile pour avoir une réserve de gain et de présence, et diminuer les bruits de fond, lors d’un solo par exemple.

Les possibilités sont donc pléthoriques. Pour limiter le brainstorming, envisagez une guitare équipée d’une configuration polyvalente de type HSH ou HSS (H pour Humbucker, S pour Single-coil), solution logique et facile à mettre en œuvre pour passer facilement d’un registre musical à un autre.

Actif ou passif ?

Les micros passifs équipent la plupart des guitares de série, leur installation étant plus simple et moins onéreuse.

Le signal des micros actifs est amplifié par un circuit lui-même alimenté par une pile 9v. Dans certains contextes musicaux ils peuvent être vraiment intéressants. Niveau de sortie boosté, sustain exacerbé, homogénéité tonale, silencieux. Si d’aucuns préfèrent le côté plus organique et ouvert des micros passifs, les actifs font néanmoins partie de la signature sonore d’artistes majeurs : Steve Lukather, Zakk Wylde, Metallica, David Gilmour etc.

Sachez qu’il est très complexe de combiner micros actifs et passifs sur le même instrument. Vous aurez donc un choix à faire.

Quels aimants ?

Que ce soit sur des simple ou double bobine, actifs ou passifs, le choix du type d’aimant va être déterminant pour approcher au plus près le son de vos rêves.

Il existe de nombreuses options, voici les plus courantes et populaires :

- AlNiCo II : indissociable du mythique micro P.A.F. Humbucker de Gibson, cet alliage est omniprésent. Il génère des sonorités chaudes et douces, non moins dynamiques ni musicales, avec une excellente séparation des notes sur les accords complexes.
- AlNiCo III : dépourvu de cobalt (malgré la mention Co), il possède le magnétisme le plus faible, et par conséquent une action sur les cordes plus modérée. Ce comportement en fait un excellent micro de position manche (associé à un AlNiCo II ou V en position chevalet).
- AlNiCo V : idéalement adapté à la position chevalet, c’est un des préféré des solistes pour ses médiums présents et chaleureux. Plus de grain, une belle agressivité, il réagit très bien avec les taux de saturation élevés.
- AlNiCo VIII : plus confidentiel, il gagnerait pourtant à être connu ! il combine la puissance du Ceramic à la chaleur et la richesse harmonique de L’AlNiCo V.
- Ceramic : considéré comme plus moderne, cet alliage produit des basses précises, des haut-médiums prononcés avec un niveau de sortie conséquent. If You Want Blood !

Hybridation électrique / acoustique / MIDI / USB

Certaines marques (dont la plus populaire en la matière est sans conteste Godin avec sa gamme de modèles Multiac) proposent en adjonction aux micros magnétiques, des circuits piezo, MIDI ou USB.

Intégré au chevalet, un système piezo capte le signal à la façon d'une guitare acoustique. Il génère des sonorités très intéressantes lorsque les deux sources, magnétiques et piezo, sont combinées (notamment en clair et léger crunch).

Pour les musiciens qui aiment expérimenter, une guitare qui embarque une interface MIDI peut être un bel outil de création sonore. En ce qui concerne la captation USB, elle aura essentiellement un intérêt pour une utilisation conjointe avec l'informatique et/ou diverses applications smartphone.